Réseau ferré dans le Rhône et en Rhône-Alpes

A partir de dimanche, RFF va progressivement basculer ses postes d'aiguillages et de signalisation dans un seul site. Une première en France qui doit se généraliser d'ici 2030.

Tout se passe en coulisses, rien en vitrine. C'est néanmoins une petite révolution dans la gestion des infrastructures ferroviaires qui s'amorce en France ce week-end avec la mise en service de la commande centralisée du réseau Rhône-Alpes. Le nouveau bâtiment de 2 700 m2, situé non loin de la gare Jean-Macé à Lyon, qui abrite cette tour de contrôle du trafic ferroviaire réunissant quarante agents de la Direction de la circulation ferroviaire, gérera dès dimanche les équipements du poste d'aiguillages et de signalisation de la Part-Dieu.

D'ici 2016, ceux des postes de la Guillotière, Perrache et Vaise seront également pilotés à distance depuis cette commande centralisée qui a demandé un investissement de 500 millions d'euros totalement assuré par Réseau Ferré de France. D'autres suivront. Lors de l'inauguration officielle de la nouvelle commande, Hubert du Mesnil, président de RFF, a précisé que traiter le très compliqué nœud ferroviaire lyonnais avait été une priorité mais aussi qu'une quinzaine de commandes régionales de ce type verront le jour progressivement afin de couvrir l'ensemble du territoire national à l'horizon 2030.

L'objectif de ces structures totalement informatisées est de répondre à l'accroissement du trafic ferroviaire, d'accompagner l'ouverture à la concurrence. Elles doivent permettre de gagner en réactivité, souplesse et sécurité et permettre notamment de mieux surmonter les perturbations de trafic.

Accompagné de Michel Mercier, ministre de l'Espace rural et de l'Aménagement du territoire, Dominique Bussereau, secrétaire d'Etat chargé des Transports, a symboliquement activé hier l'interface homme-machine baptisée « Mistral » innovante de la nouvelle structure élaborée en étroite collaboration avec la SNCF.

Dominique Bussereau s'est dit convaincu « que le ferroviaire serait le mode de transport du XXIe siècle aussi bien pour le transport de passagers que pour celui du fret », rappelant que le Grenelle de l'environnement prévoyait un développement ambitieux : 4 500 km de lignes à grande vitesse supplémentaires dont 2 000 avant 2020 et le doublement du fret ferroviaire en 2012.

Il a évoqué la nouvelle ligne Paris-Lyon depuis la gare d'Austerlitz passant par l'Auvergne, le Lyon-Turin, maillon d'un axe péninsule ibérique/Hongrie, et le contournement ferroviaire de l'agglomération lyonnaise dont le tracé, au sud notamment, fait toujours débat. Le secrétaire d'Etat a d'ailleurs rencontré une délégation des associations Fracture et Parfer qui manifestaient à proximité, avant de se rendre plus tard à Ampuis, commune de la rive droite du Rhône traversée par une voie ferrée appelée à recevoir le trafic du CFAL.

François Samard (le Progrès)